Après Kadhafi, Ben Ali, Bachar el-Assad ou Paul Biya, Nicolas Sarkozy reçoit cet après-midi Denis Sassou Nguesso, président-dictateur du Congo. Cette réception réanime officiellement les liens complaisants qu’entretient la France avec les dictatures. Celui qui voulait « être le président d’une démocratie moderne, exemplaire au regard du monde » s’embourbe dans la complicité avec les pires criminels.
Eva Joly déclare : « Il est plus que temps de mettre fin au soutien de la présidence française à des régimes dictatoriaux comme celui de la République du Congo. Avec cet accueil, Nicolas Sarkozy enterre définitivement ses vaines promesses d’en finir avec la Françafrique.
La complaisance avec laquelle Denis Sassou Nguesso est reçu ce soir engage chaque citoyen Français à s’indigner. Notre pays s’entache de coopérations économiques et militaires privilégiées avec un homme coupable de violations de Droits de l’homme, de détournements des ressources de son pays à son profit et de corruption. Des groupes comme Total et Bolloré, toujours plus proches des pouvoirs autoritaires, profitent à plein régime de cette connivence. Il s’agit d’une véritable insulte à toutes les victimes de ce chef d’Etat.
Après la leçon infligée à la real politik française par les révolutions du Printemps Arabe, j’en appelle à la conscience républicaine de chacun pour condamner publiquement cette atteinte à nos principes fondamentaux.
Si je suis élue présidente de la République, je mettrai un terme définitif à la Françafrique financière et militaire et engagerai une coopération judiciaire et fiscale pour une restitution des avoirs détournés aux pays spoliés, les biens mal acquis. »