En ce lundi matin, Eva Joly s’est rendue à Clichy-sous-Bois dans cette ville devenue le symbole du malheur des banlieues. Ici, le collectif AC le feu se mobilise pour que les quartiers ne soient pas une nouvelle fois les laissés pour compte de la République.
Le 23 février dernier, ce collectif s’était rendu dans le cœur de Paris pour y ouvrir le ministère de la crise des banlieues. Eva Joly s’y était rendue pour expliquer que sur ce sujet aussi, l’écologie est la solution. Trouvant l’échange trop court, la candidate leur avait promis de les rencontrer à nouveau. Ce lundi 12 mars, elle a tenu sa parole et a été discuter avec eux à Clichy.
Accompagnée de Karima Delli, eurodeputee EELV, de Patrick Farbiaz et de Jean-Francois Baillon, vice-président EELV du Conseil général de Seine-Saint-Denis, la candidate des écologistes a échangé avec Mohammed Mechmache, président du collectif, Jilali Mekki, vice-président et Fatima Hani, secrétaire nationale. Et pendant une heure, la question des banlieues fut enfin au centre des discussions.
Dans un échange constructif, Eva Joly a avancé ses propositions. La candidate a d’abord réaffirmé son attachement au service public en dénonçant la « désertification de la France », rappelant que « la puissance publique ne doit pas laisser tomber des quartiers qui cumulent les handicaps, au contraire, elle doit y renforcer sa présence ». En accord avec le collectif, Eva Joly a identifié trois chantiers prioritaires : l’emploi et son corollaire, l’éducation, la mobilité et le logement.
En matière de logement, la candidate des écologistes a séduit le collectif en proclamant sa volonté de faire appliquer strictement la loi SRU, tout en augmentant les quotas : jusqu’à « 30% de logements sociaux en région parisienne ». D’autre part, elle leur a détaillé son grand plan pour le logement, un plan visant à réhabiliter le bâti pour offrir aux français des foyers de meilleurs qualités, moins coûteux et moins énergivores.
Ensuite, pour sortir les quartiers de leur isolement, Eva Joly a exposé au collectif ses propositions en matière de transports posant trois objectifs : « réduire le temps de trajet, réduire le coût des trajets et réduire les émissions de CO2 ». « Derrière la question des transports se cachent un enjeu d’autonomie » a souligné la candidate.
Enfin, sur l’emploi, l’ancienne magistrate a mis en avant ses idées novatrices. Elle a particulièrement insisté sur sa volonté de « renforcer le rôle des missions locales » et de mettre en place un meilleur accompagnement, une meilleure formation. Pour les jeunes, elle souhaite créer une allocation d’autonomie, et pour tous elle entend ériger les services et entreprises publics en exemple : ceux-ci devront embaucher 10% de personnes issus des quartiers défavorisés.
Si rien n’a été résolu aujourd’hui, les solutions pour demain ont néanmoins été posées.