Mardi 31 janvier, Éva Joly a convoqué une conférence de presse pour commenter le rapport de la Cour des comptes sur le nucléaire. Ce rapport intitulé Les Coûts de la filière électronucléaire avait pour ambition d’établir un diagnostic chiffré, précis et exhaustif sur le coût de l’énergie nucléaire. Un exercice inédit pour la Cour des comptes, qui estun premier pas vers l’ouverture d’un vrai débat sur la question de l’atome.
Accompagnée de Michèle Rivasi, euro-députée, porte-parole de sa campagne, et de Denis Baupin, adjoint au maire de Paris, la candidate a souligné qu’en matière d’énergie, « l’heure du choix a sonné ».
Ce rapport met à bas le troisième mythe qui édifiait l’inféodation de la France à l’énergie nucléaire. Après le mythe de l’indépendance énergétique, après le mythe de la technologie sûre, c’est désormais le mythe du nucléaire pas chère qui s’effondre.
Grâce à ce rapport, on sait désormais que le nucléaire a déjà coûté à la France 228 milliards d’euros. Il est aussi établi que l’électricité produite par l’EPR de Flamanville, s’il voit le jour, sera plus onéreuse que celle produite par une éolienne. Et que pour prolonger la durée de vie des centrales il va falloir investir 50 milliards d’euros, qui s’ajoutent aux 10 milliards nécessaires pour mettre les centrales aux normes Fukushima.
« Dès aujourd’hui, un choix s’impose aux français : poursuivre sur un sentier ruineux ou bien s’engager dans la transition énergétique ».
Par ailleurs, la candidate écologiste a insisté sur l’incertitude concernant les coûts du démantèlement ou de la gestion des déchets, incertitude soulignée par la Cour des Comptes.
« Nous sommes totalement ignorants en matière de démantèlement. Il suffit de voir l’expérience anglaise. Les coûts inconnus mais déjà prohibitifs de ces opérations ne peuvent que nous éclairer sur la route à suivre : le choix de la transition énergétique ».
« La Finlande, peuplée depuis 9 000 ans, va devoir payer pour ses déchets pendant des centaines de milliers d’années. Le choix qui s’ouvre à nous aujourd’hui n’est pas seulement le notre, mais aussi celui des générations à naître ».