La candidate écologiste Eva Joly et EELV saluent la publication du Pacte national de lutte contre l’échec scolaire et espèrent qu’il aura plus d’écho que les divers appels et pétitions qui avaient tenté, en 2002 et en 2007, de mettre la question éducative au cœur du débat présidentiel.
Ce texte, signé par 52 personnalités, a le mérite de mettre le doigt sur un problème essentiel : la France ne peut continuer à s’accommoder de l’échec scolaire et de son caractère socialement inégalitaire. La liquidation de la formation des enseignants ou les suppressions de postes par la droite au pouvoir, ainsi que la politique de communication du ministre sur des initiatives sans lendemain autour des rythmes scolaires, des internats d’excellence ou de l’enseignement des langues ont fait oublier que le consensus n’est pas encore parfaitement établi, en France, sur les finalités de l’école.
Pour les écologistes, la réponse est claire : le problème n’est pas de dire si on est « pour » ou « contre » le « collège unique » (dont le Pacte a l’intelligence de dire qu’il faudrait le « réinventer »), mais si on est pour ou contre le principe selon lequel l’école, de 6 à 16 ans, est bien en charge de la formation de citoyens autonomes, solidaires et responsables. Auquel cas, cette école de base serait chargée de construire une culture commune et scolariserait l’ensemble des jeunes sans sélection ni orientation, tant il est vrai que la République ne saurait admettre l’existence de citoyens de seconde zone, qui auraient bénéficié d’une formation plus courte que les autres.
Les écologistes se félicitent que ce texte mette en avant les questions qu’ils posent depuis longtemps. L’enjeu n’est ni de former une élite, fût-elle plus ouverte, ni de faciliter l’accès de telle ou telle catégorie sociale aux « meilleures » filières. Il est de rétablir la confiance à l’école. Confiance entre les élèves et les enseignants, qui ne travailleraient plus dans une optique de compétition et de sélection mais de coopération et de découverte ; confiance entre les enseignants et l’administration, qu’on cesserait d’obliger à appliquer des circulaires aussi tatillonnes qu’innombrables mais qui retrouveraient la maîtrise de leur métier ; confiance entre les parents et l’Institution, qui accepteraient de construire ensemble un projet éducatif pour toute la société.
Comme l’Appel de Bobigny avant lui, le Pacte contre l’échec scolaire nous invite à sortir du face à face entre ministre et enseignants pour que la société se réapproprie son école. Participons tous à ce débat !