Le Front National compare les jeunes à des animaux

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Le Front National a publié une tribune où il dénie le statut de personne humaine aux jeunes qui ne s’interdiraient pas les relations sexuelles «hors d’une relation stable et responsable».

Chaque trimestre, le conseil régional publie un journal consacré à une thématique particulière de son action. A chaque numéro, l’institution accorde deux pages aux groupes politiques, dans des volumes de texte proportionnels à leur nombre d’élus. A la rentrée 2012, la thématique proposée était la jeunesse. Le Front National a profité de l’occasion pour composer une tribune qui oscille entre puritanisme, insulte et négation de la personne humaine.

Ses élus nous expliquent qu’ «éduquer un jeune consiste (…) à le faire passer de l’état d’animalité à à la noblesse d’une personne humaine à laquelle il est destiné par nature» et qu’il «doit être rendu capable de se servir librement de ses facultés intellectuelles, morales, sociales, spirituelles et physiques, ce en quoi il se distingue de l’animal».

Pulsions sexuelles

Ils enchaînent en expliquant que le «pass contraception» proposé par le conseil régional s’oppose à cette définition, car il «soutient la thèse selon laquelle un jeune est privé d’une volonté libre et donc esclave de ses pulsions sexuelles, l’obligeant à s’accoupler quand le besoin s’en fait sentir». Ils concluent enfin en citant Richard Wagner, compositeur très en vogue dans l’Allemagne nazie (certes pas seulement, mais la référence n’est pas neutre).

Les élus du Front National auraient pu se contenter d’un discours puritain sur ce qu’ils considèrent comme les mœurs dissolues de la jeunesse actuelle. Ils vont plus loin en comparant à quatre reprises les jeunes à des animaux. Ceux qui ont une morale non-conforme à leur vision voient donc explicitement niée leur appartenance à la communauté des humains.

On imagine trop bien à quoi ce type de raisonnement peut conduire.

Tribune du groupe Front National dans le journal "Rhône-Alpes" de septembre 2012.