Trois ans après le premier discours de Toulon, Nicolas Sarkozy a ressorti du frigidaire le même discours tout fait sur la moralisation du capitalisme et les ravages de la dérégulation. Entre temps, l’opportunisme et la vacuité de ses propos ont été révélés par l’épreuve des faits.
En tant que députée européenne, je vois bien qu’il y a un monde entre les discours d’estrades du Président et les réformes qu’il soutient à Bruxelles. Que l’on parle des bonus des traders ou des paradis fiscaux, cette hypocrisie contribue à la dévalorisation de la parole politique dont souffrent la France et l’Europe.
Alors que le chômage explose, le discours du Sarkozy-candidat acte simplement l’échec du Sarkozy-président, et plus généralement l’échec des droites européennes au pouvoir dans 25 des 27 Etats. Il y a une alternative à l’austérité et l’injustice, à la stigmatisation des immigrés érigée en stratégie électorale. Je propose un chemin différent, celui de la prospérité partagée, qui remet la justice au cœur du contrat social et engage la transition écologique de l’économie créatrice de centaines de milliers d’emplois.
Il y a une alternative à l’Europe intergouvernementale. L’accord qui se dessine entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel n’est pas à la hauteur de la crise traversée par l’Europe. Plus de discipline budgétaire en échange d’un peu plus de solidarité : ce sera un coup d’épée dans l’eau si nous n’y ajoutons pas l’harmonisation fiscale et l’approfondissement de la démocratie européenne.