Ce soir jeudi 8 mars 2012, France 2 recevra pour la seconde fois François Bayrou dans son émission Des Paroles et des Actes. La chaine publique offrira ainsi pour la seconde fois une tribune d’une heure et demie au candidat centriste.
Cette invitation s’inscrit dans une logique récurrente, qui interroge sur la vision qui est celle de France 2, et en particulier sur l’exercice de la mission de service public qui lui a été confiée.
En effet, la chaine a reçu Marine Le Pen trois fois depuis le début de la programmation de cette emission. Elle recevra pour la seconde fois François Hollande la semaine prochaine. Elle a ouvert une tribune largement prolongée à Nicolas Sarkozy et a invité Jean-Luc Mélenchon deux fois.
Dans le même temps, la promesse d’une invitation de la candidate d’Europe Écologie Les Verts, Eva Joly, faite dès le mois de septembre, n’a pas été tenue, malgré les multiples sollicitations de son équipe de campagne.
Au lieu d’éclairer le choix des électeurs, le service public a-t-il décidé de choisir à leur place ? La question est désormais posée. À ce jour, il semblerait que l’élection présidentielle se résume aux cinq candidats susnommés.
Prisonnière d’une logique sondagière qu’elle amplifie par la représentation médiatique qu’elle donne de l’élection, la direction de France 2 fait une entrave grave et directe au principe d’équité du temps de parole qui doit s’appliquer à toutes les chaines.
Pourtant, alors même que les autres chaînes semblent faire des efforts pour respecter le pluralisme, le service public ne devrait-il pas montrer l’exemple ?
Le boycott de fait d’une force politique (Europe Écologie Les Verts qui a fait 16% aux élections européennes et 12% aux élections régionales) est un acte grave, qui contribue notamment à escamoter les enjeux environnementaux du débat public.
L’équipe de campagne d’Eva Joly souhaite donc que la direction de France 2 s’attache au plus vite à remédier à ce déséquilibre. Dans le cas contraire, elle saisira le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel.
Sergio Coronado, porte-parole d’Eva Joly