A quelques jours de la fin de la trêve hivernale, Eva Joly soutient la manifestation contre les expulsions locatives du samedi 10 mars à 14 h 30, place de la Bastille. “A partir du 15 mars, les expulsions reprendront, déclare Eva Joly. Si rien ne change, plus de 10 000 personnes cette année encore seront jetées dehors parce qu’elles ne paient pas leur loyer, ou parce que leur propriétaire a décidé de vendre son logement. Cette manifestation est peut-être la dernière avant l’interdiction des expulsions sans relogement. Si une nouvelle majorité l’emporte au printemps, nous ferons tout pour mettre un terme à cette pratique absurde et inhumaine.”
Face à ce drame humain, il faut dans un premier temps, par décret, interdire de mettre des locataires à la rue sans relogement stable. Dans le même temps, en compensation, les propriétaires qui subissent des impayés de loyer doivent être indemnisés équitablement par l’Etat. Le fonds nécessaire existe, il faut l’utiliser car il est moins cher et plus humain de prévenir les expulsions plutôt que de réinsérer des personnes sans domicile.
Pour Eva Joly, les mesures d’urgence ne suffisent pas : “A terme, nous mettrons en place une garantie des risques locatifs généralisée, qui mutualisera les risques d’impayés entre tous les propriétaires, et sécurisera les rapports locatifs entre propriétaires et locataires. Dans ce New Deal de la location, où les loyers seront mieux encadrés, où les propriétaires seront mieux protégés, l’expulsion sans relogement n’aura pas sa place.”
Enfin, c’est aux pouvoirs publics de proposer des solutions stables aux ménages qui n’ont pas les moyens de payer des loyers – même encadrés – du parc privé. Nous développerons ainsi à grande échelle l’intermédiation locative, qui permet à des associations ou des collectivités de capter des logements du parc privé pour les sous-louer à des ménages. Nous construirons 160 000 logements sociaux par an, dont 30 000 PLAI familiaux, à destination des plus pauvres, car c’est aussi la vocation du parc social. Nous répartirons mieux ces logements sociaux, en passant le quota de HLM par ville de 20 à 25 %, et même 30 % en Île-de-France. Nous appliquerons systématiquement la loi de réquisition. Nous augmenterons la taxe sur les logements et les bureaux vacants.