Vendredi matin, quatre soldats français ont été tués par un homme portant un uniforme militaire afghan, dans la vallée de la Kapisa, à l’est de l’Afghanistan. Seize autres ont été blessés lors de l’attaque. Ces quatre nouvelles victimes viennent s’ajouter au triste bilan de quatre-vingt deux militaires français tués en Afghanistan depuis le début du conflit.
Les circonstances de leur décès posent de nombreuses questions. Comme les deux derniers soldats français tués le 29 décembre dernier dans la vallée de la Kapisa, ils ont été vraisemblablement victimes des tirs d’un soldat de l’armée afghane.
Nicolas Sarkozy a annoncé suspendre toutes les opérations de l’armée française dans le pays, et se réserver le droit de prévoir «un retour anticipé» des forces françaises.
Les circonstances de la mort de nos quatre soldats doivent au plus vite être élucidées, mais au delà, l’utilité de la présence de 3 800 militaires français en Afghanistan se pose plus que jamais.
2 847 militaires étrangers sont décédés ces dix dernières années, et pire, plus de 120 000 civils y auraient laissé la vie.
Pour Eva Joly : « Ce macabre bilan montre à quel point cette guerre en Afghanistan, débutée en 2001 par Georges W. Bush en réponse aux attentats du 11 septembre 2001, n’a que trop duré. Mes pensées vont tout d’abord aux familles et aux proches des soldats français victimes de l’extrême violence de ce conflit. Je leur exprime toute ma solidarité.
Je souhaite que l’ensemble de notre contingent militaire regagne la France le plus rapidement possible. Mais ce retrait ne doit pas se faire dans n’importe quelles conditions, et pour tenter de restaurer la stabilité dans l’ensemble de la région, je propose que la France, dès 2012, organise, avec ses partenaires européens, dans le cadre des Nations Unies, une grande conférence internationale sur l’avenir de l’Afghanistan, avec l’ensemble des pays voisins et partenaires.
Notre pays doit pouvoir débattre démocratiquement de toute présence militaire française à l’étranger. Le parlement doit en effet pouvoir en amont debattre et décider du rôle des troupes françaises à l’extérieur .
Le conflit Afghan n’a que trop duré et les citoyens français ont plus que jamais leur mot à dire. »