Réponse d’Eva Joly à l’AVFT

Mesdames,

Je vous remercie de votre courrier et vous adresse mon soutien dans votre mobilisation associative en faveur des droits des femmes dans le travail.

Vous avez du le constater en parcourant mon projet présidentiel, l’égalité femmes-hommes est pour moi une priorité politique. Sans revenir sur chacune des propositions que j’ambitionne de mettre en œuvre si je suis élue Présidente de la République, il me semble utile de préciser les principes qui ont présidés à mon projet en matière d’égalité femmes-hommes.

J’ai tenu à ce que l’ensemble de mon projet soit évalué à l’aune de l’égalité femmes-hommes, la transversalité a été ma préoccupation première. Toutefois, il est important à mon sens de visibiliser cet impératif d’égalité par des mesures spécifiques répondant à un triple-objectif : garantir et étendre les droits des femmes, atteindre l’égalité réelle entre les femmes et les hommes et lutter de façon déterminée contre les stéréotypes sexistes. Vous parlez de « rhétorique mobilisée » dans votre courrier, au-delà de la rhétorique, ma philosophie d’une politique en faveur de l’égalité femmes-hommes s’inscrit dans ce tryptique d’ambitions.

Sur la question précise qui est celle de votre association, les violences faites aux femmes dans le cadre professionnel, et notamment le harcèlement sexuel, je tiens à souligner mon attachement à une loi-cadre sur les violences faites aux femmes dès 2012 afin de compléter les manques de la loi de 2010.

Le harcèlement sexuel sera bien entendu une des problématiques auxquelles j’entends que cette loi réponde. La loi-cadre que je souhaite impulser si je suis élue Présidente de la République devra être co-construite avec les associations concernées. Sans préjuger de l’ensemble des mesures qu’elle recouvrira puisque j’estime important de laisser ouvert le débat avec les associations et au sein du Parlement, elle aura trois volets : prévention, formation, accompagnement des femmes victimes. Ces trois volets devront être élaborés pour répondre à chacune des violences identifiées. En ce qui concerne le harcèlement sexuel, des campagnes de prévention au sein des entreprises ou des administrations devront être menées, la formation des professionnel-le-s, notamment en médecine du travail et en ressources humaines, devra comprendre des modules spécifiques sur les violences faites aux femmes dans le cadre du travail, et enfin l’accompagnement des femmes victimes de harcèlement sera considérablement amélioré via notamment un accès effectif aux dispositifs en vigueur et des moyens dédiés aux associations spécialisées dans ce champ.

Meilleures salutations,

Eva Joly