Le choix du mode de gestion des services publics d’eau potable et d’assainissement méritait un vrai débat public, la Communauté Urbaine d’Arras choisit de ne pas se poser la question.

Ce jeudi 21 décembre est votée au Conseil communautaire une délibération qui décidera le principe d’une délégation du service public de l’eau et de l’assainissement de la Communauté urbaine d’Arras (C.U.A).

Nous regrettons fortement qu’il n’y ait pas eu de réel débat public sur la question du retour en régie publique. Nous constatons que si une tentative d’objectivation est réalisée, elle s’inscrit curieusement à rebours du mouvement de retour de la gestion de l’eau et de l’assainissement en régie qui, au passage, dépasse le clivage gauche-droite. 

Techniquement, l’expertise de l’eau publique n’a pas à rougir face à celles des groupes privés lucratifs, elle dispose depuis plusieurs années de réseaux qui œuvrent de manière mutualisée à la qualité de l’accès pour plus de 17 millions de personnes en France.

En l’état et si cette délibération était votée, nous serons très attentifs afin que des réelles contraintes et contrôles soient imposés au délégataire qui sera choisi.

Dans un contexte de tension autour de l’eau, la C.U.A. a voté cette année un plan de sobriété que nous avons soutenu. Il doit être suivi d’actes forts et justes. La trajectoire sobriété pour 2030 impose une réduction des prélèvements de 10%. Si la C.U.A. choisissait la délégation de service public pour la distribution d’eau potable, nous attendons alors qu’elle impose des pénalités financières à son délégataire dans le cas où celui-ci ne respecterait pas cet objectif de sobriété.

Plus que jamais, il faut être interrogatif sur la compatibilité entre les exigences de rentabilité de groupes cotés en bourse et la poursuite des enjeux d’intérêt général sur lesquels les citoyennes et les citoyens expriment des volontés de contrôle bien légitimes. 

Entre les inondations à l’automne, les pénuries l’été, les pollutions en toutes saisons, les politiques et les choix autour de l’eau doivent être à la hauteur des enjeux et de l’ampleur des dérèglements climatiques.

Nous y serons vigilants.